Friday 2 May 2008

VOUS AVEZ TOUT COMPRIS M. AUBIN, MERCI POUR VOTRE CHRONIQUE !


Voici un article d’un journaliste du journal de Montréal qui reprend le titre d’un commentaire de ce blogue : DICTATURE DE LA VERTU .

Non seulement cette chronique parle tout comme nous de la propagande gouvernementale digne des régimes totalitaires, mais expose également un autre phénomène que nous décrions depuis longtemps : celui des biais des médias. Dans une société libre, les médias servent des gardiens de liberté pour contrebalancer les abus des gouvernements à tendance totalitaire, mais comment peuvent-ils assumer objectivement leur rôle lorsque leurs meilleurs clients sont justement les gouvernements qui exercent cet abus de pouvoir?

Pour répondre à la question de M. Aubin à la fin de son article : Non, M. Aubin, nous ne sommes pas du tout confortables avec cette situation et c’est pour cela que nous luttons sans cesse pour éveiller les gens à ce phénomène très menaçant à nos libertés civiles.

La chronique de Benoît Aubin
La dictature de la vertu

La propagande, c'est ce que l'information devient quand l'État contrôle les médias : le moyen de cacher certaines vérités, d'inculquer des idées à la population ou, encore, de modifier ses comportements.

C'est l'outil de communication préféré des régimes totalitaires. Le concept fut mis au point par les nazis sous Adolf Hitler dans les années 30 - et fut perfectionné par les communistes.

C'est pour cette raison que la liberté de presse figure en bonne place dans la constitution de la plupart des démocraties. Une presse libre d'informer, de critiquer, d'exprimer des opinions dissidentes est vue comme l'antidote au conformisme imposé par les régimes totalitaires.

Cependant, il existe en démocratie un moyen efficace de rejoindre le grand public, et de lui proposer des idées, des comportements, des produits - sans risquer de voir son message contrôlé ou déformé par les journalistes : c'est la publicité.

Donnez de l'argent aux médias, et ils suspendront temporairement leur rôle de chien de garde. C'est clair que la publicité est, en quelque part, politique. Elle ne va pas remettre en question le système économique dans lequel la consommation est une valeur primordiale, par exemple.

Mais, comment décrire ce qui se passe quand c'est le gouvernement, l'État, qui achète de l'espace publicitaire dans les médias pour faire passer des messages, changer des comportements ?

Les gouvernements font de la pub. comme les vendeurs d'autos et de parfums. Mais avec nos taxes. Ce qu'ils visent ? Jouer entre nos oreilles ; améliorer nos comportements. Mangez des légumes. Faites de l'exercice. Ne buvez pas trop. Méfiez-vous des jeux de hasard. Cessez de fumer. Portez un condom. Ne battez pas votre femme. Ralentissez.

Le gouvernement du Québec produit ces jours-ci des publicités particulièrement violentes.

L'homme qui se tape la tête sur le mur (il ne portait pas de condom, sa vie est gâchée).

L'automobiliste dont le pare-brise est fracassé par la tête d'un piéton qu'il vient de renverser (il roulait trop vite. il vient de tuer).

C'est difficile, j'imagine, de critiquer ces publicités, parce qu'il est difficile d'être contre la vertu.

C'est vrai que rouler trop vite dans un quartier résidentiel peut être dangereux. Même quand ça ne tue personne, ça dérange tout le monde, c'est un manque de respect, c'est menaçant, c'est aliénant. Ralentir, c'est civilisé. Bon.

Mais quand même. Le gouvernement attend que je sois rendu dans mon salon pour faire mon éducation. Il veut faire de moi un meilleur citoyen à coups de publicité coup-de-poing-dans-la-face. À mes frais. Je ne suis pas confortable avec ça. Et vous ?

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