Thursday, 8 May 2008

LA CLEF DU PROBLÈME


Les médias ont été inondés d’articles sur la vente des cigarettes bon marché dans les réserves autochtones ces derniers jours. Non pas pour mettre au grand jour les problèmes que les fumeurs vivent depuis leur dé-normalisation bien orchestrée, non pas pour tenter de trouver des solutions au sort des personnes âgées qui chassées au grand air pour fumer risquent leur santé et leur vie. Au moins quatre d’ailleurs en sont mortes d’hypothermie suite à la loi anti-tabac barbare et inhumaine. Non plus pour dénoncer les agressions physiques et verbales gratuites qui se produisent entre citoyens non-fumeurs et citoyens fumeurs, ni pour analyser la discorde entre membres d’une même famille et les ménages brisés résultat de l’intolérance motivée et encouragée par les gouvernements.

Non rien de tout cela n’a été abordé par nos journalistes et nos bien-pensants. La commotion a plutôt eu rapport avec les pertes financières que les dépanneurs, les compagnies de tabac, l’industrie anti-tabac et les gouvernements essuient depuis que la vente des cigarettes non taxées a pris des proportions incontrôlables au Québec et en Ontario. Du même coup, gouvernement, partis de l’opposition, industrie du tabac, dépanneurs, industrie de l’anti-tabac, journalistes et policiers sont devenus complices contre les vilains fumeurs qui osent se procurer du tabac chez les vilains autochtones ! Chacun d’eux philosophe et évalue le problème du haut de sa grande sagesse et connaissance.

Les organisations anti-fumeurs prétendent que l’industrie du tabac exagère le problème dans le but de faire baisser les taxes pour rattraper les profits que les cigarettiers perdent en raison de la baisse du tabagisme depuis la loi anti-tabac. En évoquant les profits de Rothman’s comme preuve de ce qu’ils avancent, ils oublient d’expliquer dans la rhétorique apprise par cœur, comment qu’ils figurent que le tabagisme baisse pendant que les ventes des cigarettes, autant légales qu’illégales, augmentent si l’on se fie aux lamentations du restant de ces plaignants !

Les journalistes profitent de la situation pour faire du capital sur le climat tendu entre autochtones et non autochtones en déplorant le manque de courage du gouvernement d’agir dans ce dossier.

Les dépanneurs et l’industrie du tabac n’ont aucunement envie de fumer le calumet de la paix devant leurs pertes attribués aux cigarettes autochtones.

Les partis de l’opposition font du capital politique en blâmant le gouvernement provincial de son manque de courage de rentrer dans les réserves.

Et…notre cher gouvernement fédéral tant qu’à lui, met le fardeau sur les épaules des fumeurs qui encouragent ‘’le crime organisé’’. Il faut éduquer les fumeurs, clament-ils lors de leur tentative ratée de calmer les esprits ! Tout d'un coup l'éducation longtemps mise à l’écart pour faire place à la coercition, retrouve son rang de choix auprès de nos élus !

Beau portrait d’une société qui n’a que les profits à cœur mais qui prétend agir pour des raisons de santé !


Nous croyons que le plan A du gouvernement fédéral, de faire appel à la ‘’conscience de citoyens responsables’’, lorsque ces mêmes citoyens sont mis systématiquement et délibérément à l’écart de toute décision qui les concerne et en plus sont taxés impunément, serait peine perdue.
Il est évident aussi que d’après la
position exprimée par le grand chef du conseil de bande de Kahnawake, le plan B du gouvernement, l’adoption de la ligne dure envers les producteurs de tabac autochtone, ne serait pas très sage.

Serait-ce que ceux qui détiennent la clef du problème sont ceux même qu’on diabolise tant depuis quelque temps ? Peut-être que si on leur demandait, les fumeurs répondraient en unisson :

Cessez la dé-normalisation et la coercition des fumeurs et concentrez-vous sur l’éducation. Le taux du tabagisme baissait constamment et ce sans trop de problèmes de contrebande avant l’hystérie anti-tabac des dernières années et les lois anti-tabac qui ont soustrait les citoyens fumeurs de tous leurs droits. Déployez vos efforts et investissez nos taxes dans des programmes honnêtes, intègres et humains comme on avait jadis et qui ont assisté des millions des fumeurs dans la cessation de leur habitude. Cessez immédiatement le financement des groupes anti-fumeurs radicaux. Arrêtez de freiner systématiquement les efforts de l’industrie du tabac vers la recherche d’un produit moins nocif. Pour différentes raisons, un certain pourcentage de fumeurs existera toujours. Aussi, la santé de ces fumeurs n’est-elle pas importante aux yeux des élus ? Pourquoi freine-t-on tout effort vers une cigarette moins nocive en se pliant à la philosophie ‘’tolérance zéro’’ de l’industrie anti-tabac ? Ordonnez aux sociétés dites charitables de se concentrer sur les objectifs visés dans leur charte de constitution en laissant la politique à ceux que la démocratie a élus par voix populaire. Baissez les taxes à un niveau juste et raisonnable en tenant compte de la réalité. Toute autre mesure ne serait que tristement vaine.

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