Friday, 23 May 2008

RAPPORT DE 5 MILLIONS SUR LES ACCOMMODEMENTS RAISONNABLES


Nous n’avons pas l’intention d’analyser en profondeur le très dispendieux rapport sur les accommodements raisonnables. Plusieurs commentateurs l’ont fait et une analyse des points soulevés de part et d’autre, ne serait qu’un exercice redondant. Nous allons plutôt examiner les lignes générales et le message de fond que nous devons tous retenir de cette expérience.

L’élément déclencheur qui fait que les gens deviennent intolérants les uns et exigeants les autres, est la peur. La peur de perdre son identité et son sentiment d’appartenance, la peur de l’inconnu, la peur de devenir victime d’injustice, la peur du jugement, la peur d’être incapable de subvenir à ses besoins. Aussi, il est utopique d’espérer que le gouvernement règle ces peurs avec des politiques directrices qui en fait non seulement risquent de ne rien régler en légiférant la nature humaine, mais finissent toujours par créer d’autres problèmes. L'excercice devient ainsi non seulement dispendieux mais périlleux et inutile.

Les solutions se trouvent en chacun de nous. Il s’agit de retrouver l’intérêt et le désir de communiquer entre nous pour nous comprendre et régler nos différents entre gens responsables et de bonne foi au lieu de toujours se tourner vers le gouvernement pour nous prendre par la main. Hormis quelques exceptions extrémistes de deux côtés, les gens ne cherchent que de vivre paisiblement selon leur définition du bonheur. Certains trouvent ce bonheur dans la spiritualité, d'autres dans la laïcité et d'autres encore dans le bien matériel. Pour arriver à se respecter, une bonne dose de courtoisie, de compassion, de compréhension et de civisme sont nécessaires, qualités qui deviennent de plus en plus rares, hélas ! Plus on se repli sur nous même, plus le fossé entre cultures se creuse.

Il faut cesser de cataloguer les gens selon s’ils sont musulmans, catholiques, juifs hassidiques ou autre et apprendre à apprivoiser chacune de nos différences avec objectivité. Se poser des questions telles que ‘’est-ce que le voisin qui fait dépasser sa poubelle sur notre côté de l’entrée serait aussi dérangeant s’il n’avait pas de boudins ou si elle ne portait pas le hijab?’’. ‘’Est-ce que le musulman qui s’agenouille en plein parc pour faire sa prière affecte vraiment notre vie au point de nous faire perdre notre sérénité?’’. ‘’Est-ce que le crucifix qui orne le cou de notre professeur d’histoire présente vraiment matière à s’offusquer?’’ Remettre tout en perspective, nous permet de mieux accepter nos différences et les accommodements raisonnables deviennent un reflexe naturel qui relève de la courtoisie plutôt que d’une loi écrite.

Nous ne pouvons pas légiférer la nature humaine, nous ne pouvons que protéger les gens du tort infligé par autrui et combien de gestes posés par des gens différents de nous et que nous décrions, nous causent réellement du tort? Il y a des lois déjà en place qui sont justement conçus pour protéger les citoyens contre l’abus des extrémistes. Laissons le soin à nos tribunaux de régler les litiges les plus importants et vaquons à notre vie quotidienne sans chercher ‘’des bibittes’’ là où il n’y aurait guère si nous regagnions notre désir de communiquer entre nous afin d’identifier et rationaliser nos peurs.

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