Annonce d'une réunion pour un domicile sans fumée. Remarquez le message subliminal au coin supérieur gauche: La fumée forme un crâne. |
Nous, qui militons pour le droit à la propriété et les lois du marché libre, serions très mal placés pour nous insurger contre les propriétaires qui choisissent d’interdire de fumer à leurs locataires. En effet, si la situation actuelle de pénurie de logements pour fumeurs aurait été le résultat des décisions spontanées des propriétaires, il n’y aurait pas matière à discussion. En réalité, si les propriétaires ne s'étaient pas fait influencer par des groupes de pression, il n’y aurait pas de difficulté de trouver un logement pour fumeur car il n’y a qu’une infime minorité de gens qui sont biologiquement affectés par la fumée au point d’être physiquement incommodés par la faible odeur de tabac qui peut parfois provenir de l’appartement du voisin.
Malheureusement la situation troublante qu’on observe aujourd’hui ne s’est pas développée spontanément et elle n’est pas le fruit du hasard. En réalité elle a été provoquée par les lobbies anti-tabac, qui, ayant ciblé le domicile privé comme prochaine étape vers leur monde utopique sans fumée, et sachant bien trop que le gouvernement leur accordera difficilement (si non jamais) des lois qui violeraient le domicile privé, militent avec beaucoup d'ardeur et de zèle auprès des corporations des propriétaires et les agences de location pour qu'ils adoptent des clauses ''non-fumeur'' sur les baux. 656 666,00 $ de nos taxes ont été octroyés à l’Association des droits des non-fumeurs dans la seule année 2009 pour un projet qui a en partie le but d’encourager ‘’ la promotion des immeubles à plusieurs unités de logement sans fumée grâce à la sensibilisation des fournisseurs de logements, des associations de locataires ainsi que du grand public en la matière. (…) la tenue d’ateliers et de consultations à l’intention des fournisseurs de logements et des locataires sur les immeubles à plusieurs unités de logement sans fumée; la conception d’un site Web sur les immeubles à plusieurs unités de logement sans fumée pour la région du Québec précisément; et l’élaboration de fiches de renseignements visant à sensibiliser le public.’’
Cela fait déjà quelques années qu’ils tentent de trouver une façon d’imposer leur volonté dans le domicile privé. Déjà en 2006 une coalition portant le nom de Canadian Smoke-free Housing Coalition fut fondée par les anti-tabagistes professionels et dont un site francophone en fait partie : http://www.habitationssansfumeeqc.ca/hsfq/
Leurs conférences nationales anti-tabac traitent du sujet et des façons de parvenir à leur fin depuis 2007.
Devant l’incapacité de violer le domicile privé avec des lois anti-tabac, il ne restait comme option aux militants professionnels anti-fumeurs, que de convaincre le secteur privé de s'y soumettre volontairement. Aussi, ils font miroiter des économies aux propriétaires, et les effraient avec des discours de risques à la santé alors qu’il n’existe aucune étude crédible et sérieuse qui est parvenue à démontrer que la santé de ceux qui respirent des quantités infinitésimales de fumée de leur voisin est compromise.
Pour leur part, nombre de propriétaires profitent de l'hystérie anti-tabac moderne pour économiser et pourtant les dépenses d'entretien d'un logement sont tout à fait normales qu'elles soient occasionnées par l'usure, par des animaux domestiques ou par des enfants, et font partie du prix calculé du loyer. Ces propriétaires ne réfléchissent guère au préjudice qu'ils causent aux citoyens moins fortunés incapables de se payer leur propre chez soi et qui sont d’ailleurs reconnus pour avoir une prévalence de tabagisme disproportionnée.
Si la situation continue de se détériorer, le gouvernement se ramassera avec un joli problème dans les bras. Tôt ou tard nos élus seront obligés de trancher. Soit qu'ils déclarent que le tabagisme est une addiction comme l’alcoolisme et doit alors être intégrée dans la charte des droits de la personne, soit qu'ils bâtissent des logements à prix modique (un ghetto pour fumeurs quoi!) pour accueillir ceux qui ne trouveront plus de logements, soit qu’ils admettent ouvertement et officiellement qu'une odeur de tabac qui provient de l'autre appartement n'est pas plus néfaste qu'une odeur d'ail ou de bacon et qu'il y a des limites au militantisme zélé des anti-tabagistes qui ne cherchent qu’à justifier leurs carrières lucratives.