On a fait toute une couverture dans les médias en rapport avec les deux policiers de Laval qui ont mis une dame en état d’arrestation devant son refus d’obéir aux ordres de tenir la rampe des escaliers roulants au métro de Laval. Les nouvelles ont trouvé écho jusqu’à l’extérieur de la province ou chacun a exprimé son opinion bien campée soit pour la dame pour la plupart, ou pour les policiers pour les autres.
Nous ne ferons pas ici le procès des policiers qui ont appliqué la loi à la lettre, pas plus que celui de la dame qui en toute évidence a fait preuve d’arrogance envers ceux qui font obéir les lois. Nous allons plutôt élaborer sur les leçons à tirer de cet événement.
Ce qui s’est passé à Laval devrait servir de signal d’alarme à nos élus qui, devant leur impuissance de s’attaquer aux vrais problèmes de la société, votent des lois, certaines plus absurdes et exagérées que d’autres qui n’offrent pas pour autant une meilleure qualité de vie aux citoyens mais qui font que les citoyens deviennent frustrés un peu plus à chaque nouvelle loi qui est adoptée. Notre vie est de plus en plus micro gérée au quotidien par nos élus et ce à tous les niveaux du gouvernement.
Malheureusement ces lois se succèdent insidieusement l’une après l’autre et le peuple, trop occupé à vaquer à ses occupations quotidiennes, ne prend pas le temps nécessaire pour contester chacune d’elles. Chaque loi en soi n’est pas ce qu’on peut qualifier de tyrannique, mais l’accumulation d’une foule de lois et règlements plus ou moins magnanimes, finissent par sérieusement miner notre épanouissement dans une société qui se dit libre et démocratique.
Tenir la rampe par peur de perdre l’équilibre relève du gros bon sens selon le niveau de la peur et de l’habileté de chacun et, un pictogramme avisant les usagers du métro devrait amplement suffire autant pour avertir les usagers que pour protéger les responsables contre toute potentielle action en dommages. Cependant en faire une loi passible d’amende, dépasse la ligne du raisonnable.
Une foule de lois comme celle-ci font que le peuple commence à en avoir ras le bol et les frustrations accumulées finissent par affecter le comportement des citoyens qui s’en prennent à leur prochain et aux autorités en place. Les forces de l’ordre sont de moins en moins respectées en raison de ces lois paternalistes et lorsqu’on perd le respect de ceux qui maintiennent l’ordre public, on observe une escalade d’événements indésirables avec le potentiel de se rendre jusqu’à l’anarchie totale. Nous pouvons citer comme exemples récents les émeutes déclenchés par les agissements des policiers en Grèce et, plus près de chez nous, les émeutes à Montréal Nord.
Si nos gouvernements veulent éviter la désobéissance civile qu’on observe de plus en plus, il est grand temps qu’ils cessent de traiter les citoyens comme des imbéciles heureux qu’on doit prendre par la main pour guider chacun de leurs pas.