Thursday 28 February 2008

LORSQU'ON A LE POUVOIR DE CHANGER LES RÈGLES DU JEU EN COURS DE ROUTE

La réplique du gouvernement ne s’est fait pas attendre sur le jugement des garderies subventionnées.

À quoi sert notre système judiciaire et les décisions des tribunaux lorsqu’une des parties (dans ce cas-ci le gouvernement provincial) a des fonds inépuisables et le pouvoir de changer les lois à sa guise pour arriver à ses fins coûte que coûte ?


Garderies
La ministre réplique

Québec va en appel du jugement rendu mardi en faveur des garderies privées subventionnées qui facturent des heures supplémentaires et modifiera le règlement pour éviter la libre interprétation.

Michelle Courchesne réplique au jugement en en appelant de la décision rendue par la Cour supérieure.

En point de presse hier, la ministre de la Famille a également promis de modifier la réglementation de façon à ce que les heures de service offertes soient imposées aux CPE et correspondent aux besoins réels des parents.

Le président de l'Association des garderies privées se dit déçu de cette annonce.

«La ministre veut nous forcer à ouvrir onze heures par jour sans nous donner les subventions pour le faire», déplore Sylvain Lévesque.

Du côté de l'Association des CPE du Québec, la décision d'interjeter appel du jugement est accueillie avec soulagement.

«Le gouvernement demande aux garderies d'offrir dix heures de service aux parents, sans spécifier à quel moment de la journée ce service doit être offert. Dans les faits, les six garderies en cause en ont profité pour interpréter librement la loi et exiger des frais supplémentaires après 16 heures», dénonce Johanne Roy, présidente de l'Association québécoise des centres de la petite enfance.

«90 % des parents ont besoin d'une garderie entre 7 h et 18 h. Selon nous, offrir une autre plage horaire est un moyen de s'enrichir sur le dos d'un programme universel», argue la présidente de l'AQCPE.

Accommoder les parents

Directrice d'un centre de la petite enfance de la Rive-Sud, Nicole Saint-Cyr est du même avis.
«Je serais curieuse de voir combien de parents ont réellement besoin d'un service de garde entre 6 h et 16 h. Nous ouvrons nos portes 11 heures par jour sans charger de supplément aux parents. Trois d'entre eux ont la permission de faire déjeuner leur enfant à la garderie à 6 heures 45, on le fait pour les accommoder.»

Puisque les parents acceptent de payer des frais supplémentaires, cette pratique est donc légale, avait statué le juge de la Cour supérieure, Kevin Downs.

Cet argument a fait bondir

Johanne Roy de l'AQCPE. «Les parents n'ont pas le choix, ils sont pris en otage», réplique-t-elle.

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