1) Conditions extrêmes: une cabine fermée de 4m², mal ventilée On aurait préféré que soit précisé son volume. En supposant une hauteur sous plafond de 2,50m au maximum, c'est 10m3, dont il faut déduire l'espace occupé par les meubles, les journaux et magazines et le vendeur lui-même. Ajouter à cela 12h de présence et d'enfumage
2) Ce n'est pas le volume d'air inspiré par le sujet par 24h, mais par 12h d'exposition dans le kiosque qu'il faut multiplier la concentration ambiante de BaP pour évaluer la dose absorbée De plus, l'activité physique est vraiment modérée dans une telle cabine. En prenant 500ml de volume courant, soit compte tenu de l'espace mort 350ml arrivant aux alvéoles, 16 respirations par minute pendant 12h, j'arrive à 4m3 , soit déjà 5 fois moins que leur extrapolation. C'est la critique MAJEURE.
3) La seule variable pour évaluer l'absorption de BaP par le courant principal est le nombre de cigarettes fumées (les autres facteurs sont des constantes dérivées des rendements théoriques en machine à fumer) Qu'il y ait une corrélation entre le nombre de cigarettes fumées dans un espace non ventilé et le BaP ambiant est un truisme. On peut même s'étonner qu'elle ne soit pas meilleure. Si l'on avait remplacé les fumeurs par des machines à fumer, on aurait du avoir un R² voisin de 1, tous les points étant alignés sur la droite de régression Un R² à 0,62 signifie qu'une des variables n'explique que 62% de la variance de l'autre. Cela veut dire qu'un fumeur n'est pas une machine..
4) Nous n'avons aucune idée de l'absorption du BaP. Pourquoi avoir choisi ce marqueur? Est-elle identique à partir d'une fumée chaude inhalée dès sa production, et de la fumée refroidie environnementale. Partir du rendement machine est une extrapolation très hasardeuse, on voit bien l'absence de corrélation entre ce rendement et la quantité de nicotine absorbée.
Le fait d'absorber la fumée qu'on produit, soit directement soit parce qu'on fume dans une pièce vaste ventilée ou exigüe confinée est partie intégrante du risque pris par un fumeur actif. Essayer de mesurer la part passive d'un tabagisme actif n'a pour moi aucun sens. Ce travail n'est qu'une étude théorique du risque potentiel du confinement. Il n'avait pas besoin de fumeur, pas besoin de kiosques pour faire vivant. On pouvait mettre des machines à fumer dans une pièce fermée, et multiplier les valeurs de BaP dans l'air ambiant, la ventilation évaluée d'un fumeur virtuel. Plus grande sera la valeur choisie, plus le rapport avec le rendement théorique sera élevé, et pourra permettre de dire que cette source environnementale n'est pas négligeable
R. Molimard