Monday 28 April 2008

DES ''LITTLE BROTHERS'' DÉSARMÉS

Dans un article du Devoir, on nous présente le point de vue du criminologue Benoît Dupont en ce qui a rapport à l’ingérence de l’État sur la vie privée du citoyen.

M. Dupont, qui admet lui-même aller contre le courant, tente de nous convaincre qu’avec la technologie moderne et plus particulièrement l’internet, Big Brother est sous surveillance d’une foule de little brothers, notamment les citoyens qui le tiennent ainsi responsable de ses actes répréhensibles.

M. Dupont est d’avis que l’envahissement de l’État dans la vie privée, peut être combattu par la capacité de résistance de l’être humain et que le message des protecteurs de droits civils est donc trop alarmiste.

Nous n’adhérons pas au point de vue de M. Dupont. Il est effectivement vrai que le citoyen dispose des moyens technologiques peu dispendieux pour rendre le gouvernement imputable. Cependant, le citoyen manque l’arme la plus puissante pour combattre la gouvernance excessive : le pouvoir de changer les lois à sa guise. En effet, l’État détient exclusivement cette arme qui lui donne la latitude d’amender ou instaurer toute loi au nom de la sécurité publique, la santé publique, l’ordre social, et tout autre motif qu’Il juge pertinent à ses objectifs convoités. En plus, pour chaque véhicule technologique que le citoyen dispose, l’État a recours à
d’autres moyens beaucoup plus sophistiqués qui sont hors de la portée du commun des mortels.

M. Dupont avance que l’Amérique du Nord est loin du totalitarisme. Sous le régime communiste démentiel, nous dit-il, l’État engageait une personne pour dix citoyens à surveiller. Il oublie que nul besoin pour l’État d’embaucher des ‘’surveillants’’ des lois et des mœurs, quand il n’a qu’à faire la promotion de la délation pour ainsi arriver aux mêmes résultats sans aucun frais à débourser.

Il n’y a peut-être pas de cataclysme encore, comme M. Dupont constate, mais faut-il attendre qu’il en ait vraiment avant de sonner l’alarme ? La vie du citoyen est de plus en plus réglementée et ce n’est pas parce-que sa capacité d’adaptation lui permet de fonctionner encore, que son quotidien, et pire encore, son mental, n’est pas affecté pour autant. Il y a un mouvement de protestation qui germine dans le cœur des citoyens qui en ont assez des lois répressives et nous sommes d’avis que les événements récents des attaques aux voitures policières à deux reprises à Montréal, ne sont pas le fruit du hasard. D’ailleurs c’est ce sentiment de révolte latent qui pousse le citoyen de devenir un little brother qui se fait un devoir d’épier Big Brother. Le contexte social actuel en est un de méfiance envers son voisin, son collègue de travail, son ami, son conjoint et son gouvernement qui est loin d’inspirer la confiance. Lorsque les ‘’leaders’’ provoquent la méfiance, le peuple réagit par des actes de défiance.

M. Dupont confond également la liberté d’exposer sa vie privée par choix, avec l’ingérence de l’État dans son intimité. Face Book et My Space, ne sont pas imposés par législation au citoyen et si plusieurs jeunes et moins jeunes adhèrent au concept, c’est par désir et plaisir de socialiser avec leurs concitoyens. Ils exposent d’ailleurs, seulement ce qu’ils veulent bien exposer. Le parallèle avec l’ingérence de l’État ne tient pas la route.

Lire l’article du Devoir au : L'entrevue -

De Big Brother aux Little Brothers

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